Le jazz manouche, aussi appelé gypsy jazz, est un style musical né en France dans les années 1930, fruit d’une rencontre flamboyante entre le swing américain et la tradition musicale tsigane d’Europe de l’Est. Ce courant doit sa naissance au génie de Django Reinhardt, guitariste manouche autodidacte, qui sut adapter les codes du jazz à sa culture et à ses contraintes physiques — il jouait avec deux doigts suite à un grave accident.
Ce style hybride émerge dans les années où le jazz importé des États-Unis séduit la scène parisienne. Mais plutôt que d’imiter les orchestres américains, Django, accompagné du violoniste Stéphane Grappelli, invente un son unique avec le Quintette du Hot Club de France : guitares acoustiques, contrebasse et violon y remplacent les cuivres et batteries du jazz traditionnel.
L’instrument emblématique reste la guitare Selmer-Maccaferri, dont le timbre sec et percussif caractérise le pompe manouche, cette rythmique très reconnaissable. À ses côtés, le violon, la contrebasse, et parfois la clarinette enrichissent les textures.
Depuis Django, le jazz manouche a traversé les époques. Les années 1990 marquent un renouveau avec des artistes comme Biréli Lagrène, Angelo Debarre ou Stochelo Rosenberg, qui modernisent le style en intégrant des influences fusion, latin jazz ou même funk.
Aujourd’hui, ce courant reste vivant, transmis de génération en génération dans les familles manouches, et célébré dans de nombreux festivals à travers l’Europe. Une musique libre, chaleureuse et virtuose, qui continue de faire swinguer.
Voici un des titres les plus connus en jazz manouche, sorti en 2001 :